Philippe CHARBONNEAU

 

 

Dessinateur – projeteur en architecture, retraité, je consacre une grande partie de mon temps à des recherches plastiques orientées dans deux directions principales :

1 - Les surfaces réglées du 3ième degré

 

Du même type que le ruban de Möbius, ces surfaces sont paradoxales à plus d’un titre. Toutes en courbures, elles ne sont cependant générées que par des droites.

 

 

 

D’un principe simple, elles déterminent des formes et des volumes complexes qui déstabilisent et enrichissent notre sens de l’espace. Des notions aussi banales que faces, bords, dessus, dessous, intérieur, extérieur peuvent y perdre leur sens.

 

À ma connaissance, ces surfaces n’existent pas dans la nature ni dans le vivant et les hommes ne leur auraient pas trouvé d’utilisation technique. Les mathématiciens les ont bien étudiées en topologie et elles ont bien inspiré quelques artistes mais il reste encore un champ immense à explorer.

 

 

J’ai commencé à matérialiser ces surfaces en utilisant différentes structures, matières, couleurs et limites. Ensuite j’ai entrepris une recherche sur les assemblages de surfaces du même type avec des jeux de symétries, de transformations et de mouvements. La combinatoire est infinie et les effets visuels sont souvent inattendus.

 

Des sculptures de ce type, réalisées à une échelle monumentale, permettraient une appréhension de ces espaces et une émotion esthétique vécue par le corps entier.

 

2 - Les dessins à tracé pendulaire

 

Au départ, un tracé automatique exécuté en deux ou trois minutes par un pendule composé, lancé à la main. C’est un jeu d’enfant. Cela donne des courbes de Lissajous avec amortissement, bien connues des physiciens qui étudient les phénomènes vibratoires.

 

À partir de ce tracé originaire, aux lignes souvent très enchevêtrées, je fais émerger une troisième dimension, je donne l’illusion du relief et, par des couleurs,

des filets, des rubans, j’essaie de rendre sensible une harmonie qui était latente et de transposer la dynamique qui l’a fait naître.

 

 

 

Un même tracé peut susciter plusieurs élaborations très différentes. Le hasard et ma subjectivité se conjuguent à une certaine logique pour aboutir à la création de ces formes qui seraient ma contribution au thème des entrelacs, traité par de nombreux artistes depuis la préhistoire.